Une voix,
Qu’y- a-t ’il à l’intérieur d’une voix ?
Qu’est-ce qu’on y voit...
Charles TRENET
2008, le choc:
La liste « Franqueville saint Pierre Naturellement » conduite
par Jean-Yves HUSSON totalise 1449 voix contre 1448 voix pour la liste « Franqueville Saint Pierre, ma ville
mon village » menée par le maire sortant Philippe LEROY.
Gagner avec
50,02% des voix, perdre avec 49,98% des suffrages. Les 2 protagonistes ont été
tous les deux également surpris du résultat et de la manière.
Une petite voix
passée d’un souffle eut un effet cyclonique qui devait marquer tout le mandat
dans les deux camps. La conscience soudaine qu’une voix, la mienne? la sienne?
fait basculer une majorité. La liste qui obtient 50,02% des suffrages obtiendra
22 sièges, tandis que 49,98% de la population sera représentée par 7 conseillers.
Les
regrets du camp minoritaire furent démultipliés sur chaque individu, et pire sur chaque famille impliquée, qui pour son malheur et son remord comptait un
abstentionniste parmi ses membres : car les listes d’émargement portent la
trace indélébile de ceux qui se sont déplacés et de ceux qui ne l'on pas fait.
Du côté des gagnants : l’incrédulité des candidats de
deuxième partie de liste appelés à siéger et qui ne s’y attendaient pas. De
l’autre côté, le déni et l’amertume du
premier et de huit candidats de la tête de liste devenue minoritaire qui
refusent de siéger dans l’opposition après avoir régné sans partage sur la commune. Il a fallu
descendre jusqu’au 16ème nom de la liste minoritaire pour pourvoir
le 7ème siège de conseiller de l’opposition.
2014, bis repetita:
Durant les semaines précédant le scrutin, on
observe la même assurance que 6 ans plus tôt parmi la majorité sortante qui se
voit déjà reconduite. Les postes deviennent chers en tête de liste. Aucun adjoint
sortant n’envisage spontanément de laisser sa place. Le maire sortant refuse de prendre position et établit une liste qui avant même d’être dévoilée a multiplié
les rancœurs et aigri les égos insatisfaits. Patatras!
Douche froide dès le 1er tour, sanction au second : la
liste du sortant de 2008 reprend la mairie avec une avance de 180 voix :
au moins la différence plus nette évite-t-elle les recours juridiques. Mais la
commune reste divisée dans un rapport 52% - 48%.
De nouveau, grand bouleversement au sein des élus : la
majorité doit pourvoir 22 sièges et la minorité 7 sièges, comme en 2008. De
nouveau, les candidats sortants battus mais positionnés en tête de liste et donc
appelés à siéger refusent de le faire. Comme en 2008, il faudra descendre
jusqu’au 15ème de la liste minoritaire pour pourvoir le 7ème
siège d’opposition.
Une voix, un aveuglement, des ambitions…
Grandeur et misère de la démocratie.